Qui est Saint Benoît ?

Cette présentation de la vie de Saint Benoît est adaptée du livre pour enfants "Benoît" de Dominique Pillois, aux éditions Fleurus.
 
 
Benoît, dont le prénom signifie "qui est béni", est un grand saint. Il a vécu en Italie à la fin du Ve et au début du VIe siècle. Mais encore aujourd'hui, nous nous émerveillons de son amour pour Dieu en voyant les Bénédictins et les Cisterciens, hommes et femmes : les moines et moniales qui suivent son modèle. 
 
Benoît est à Nursie, en Italie, vers 480, à une époque de troubles et de misères, les Barbares qui ne connaissent pas Jésus ravagent villes et campagnes. Il a une sœur, Scholastique ; avec elle, il apprend la lecture, l'écriture, le calcul, mais aussi la prière.
Icône de Saint Benoît
À 15 ans, il part pour continuer ses études à Rome, avec sa fidèle nourrice, Cyrilla.
 
Benoît n'aime pas du tout la vie à Rome, les jeunes de son âge pensent plutôt à s'amuser qu'à travailler. Il quitte Rome pour une petite ville voisine, c'est le prêtre qui l'aide à continuer ses études. Il lui apprend aussi à aimer la prière et à parler souvent à Dieu dans son cœur.
 
Un jour, sa nourrice qu'il aime beaucoup est très ennuyée : elle a cassé une passoire en terre prêtée par une voisine. On raconte que Benoît, par sa prière, obtient un miracle : la passoire se trouve soudain réparée.
Voyant cela, de nombreux habitants du village, qui ne comprennent pas que c'est Dieu qui a agi, demandent à Benoît de faire pour eux aussi des "miracles".
 
Benoît sent au fond de son cœur que Dieu attend de lui tout autre chose. Il est attiré par la prière et la solitude et part dans la montagne pour prier tranquillement. Un moine nommé Romain lui montre une grotte s'installer. Il partage avec lui sa nourriture, qu'il lui envoie dans un panier attaché à une corde, car le chemin est long à travers les rochers. Parfois, il vient parler de Dieu avec Benoît. Pendant 3 ans, Benoît vit tout seul.
 
Un jour, les moines d'un village voisin lui demandent de remplacer leur Abbé qui vient de mourir. Benoît refuse, puis finit par accepter. Il essaye de faire vivre les moines en suivant des règles sévères : ne pas manger beaucoup, se lever la nuit pour prier, obéir à leur Abbé... Certains moines, dont le cœur est éloigné de Dieu, sont mécontents et essayent de l'empoisonner. Mais Dieu le protège, et la cruche qui contient le poison se brise lorsque Benoît fait le geste de la bénir. Il pardonne à ses ennemis mais retourne vivre tout seul dans sa grotte.
 
Des hommes qui veulent servir Dieu et Le prier lui demandent de vivre auprès de lui ; ce sont les premiers novices. Ils sont bientôt très nombreux et construisent ensemble une douzaine de maisons qui forment un monastère. Très vite, des parents amènent leurs enfants à Benoît en qui ils ont confiance, pour que celui-ci leur donne une éducation chrétienne. La vie est paisible. Tous forment une grande famille dont Benoît est le père. Dieu qui aime leur obéissance fait pour eux des miracles : un jour, le frère Maur sauve de la noyade le jeune Placide en marchant sur la rivière pour le saisir ; une autre fois, une source jaillit pour éviter un très long chemin aux moines qui ont besoin d'eau.
 
On parle de Benoît dans toute la région, on dit beaucoup de bien de lui et de son monastère. Un prêtre voisin, Florentius, devient si jaloux qu'il décide de se débarrasser de lui. Il lui fait porter un pain empoisonné. Mais Dieu le protège encore : guidé par son Esprit, Benoît ne mange pas ce pain-là. Il le donne à un corbeau apprivoisé qui l'emporte très loin. Benoît décide de quitter cet endroit et d'aller plus loin faire partager son amour de Jésus à des païens qui ne connaissent pas Dieu.
 
En 529, il part avec quelques moines pour le Mont Cassin. Au sommet d'une montagne, dans une vieille forteresse en ruines, ils construisent un beau monastère avec une église, un dortoir et des petites cellules, un réfectoire pour les repas, une hôtellerie pour les visiteurs, et aussi une grande bibliothèque et une salle pour étudier et copier des livres. Les moins travaillent souvent aux champs et portent la parole de Dieu dans les campagnes voisines.
C'est que Benoît réalise un projet qui est depuis longtemps dans son cœur. Il écrit la Règle des moines, qui explique comment ceux-ci doivent vivre ensemble. Leur vie est fondée sur : l'obéissance, l'humilité, la pauvreté et l'amour des autres.
 
Les moines partagent leur temps entre :
  • la prière, pour eux et pour tous les hommes : ils se retrouvent pour prier 7 fois par jour,
  • la lecture et l'étude des livres saints : les Bénédictins ont réalisé des merveilles en copiant des livres à l'époque où l'imprimerie n'existait pas,
  • les travaux dans le monastère ou dans les champs : chaque moine a un métier qu'il exerce pour le bien de tous les autres.
 
Benoît pense à tout, même aux vêtements des moines ou aux plans des monastères. Il aime tellement Jésus qu'il souhaite que tous les moines L'aiment comme lui et vivent de cet amour.
 
Benoît est très bon et sa réputation est grande. Il impressionne beaucoup ceux qui le rencontrent, même les Barbares. Un chef de bande, Zalla, qui vole les paysans, lui promet de ne plus les attaquer. Totila, roi des Goths, après avoir rencontré Benoît, se montrera moins cruel avec ses ennemis.
 
Benoît veille à ce que les moines s'aiment comme des frères et partagent leurs biens avec les pauvres qui frappent à sa porte. Il est béni et aimé de Dieu qui répond toujours à la confiance que Benoît met en Lui. Dieu lui donne sa force pour chasser les démons, lire dans le cœur de ceux qui l'entourent et veiller à ce que les moines aient toujours à manger.
 
Benoît n'oublie pas sa soeur Scholastique qui a donné sa vie à Dieu. Ils se retrouvent parfois dans une maison située près du monastère et passent de longs moments à parler de Jésus. Un soir de 547, Scholastique pressent que c'est la dernière fois qu'elle va rencontrer son frère. Il doit rentrer pour la nuit, selon la règle des moines, et ne veut pas rester prier avec elle. Alors elle s'adresse au Seigneur qui l'exauce en faisant éclater un orage terrible : Benoît est obligé de rester. Peu de temps après, Benoît a la vision d'une colombe qui s'envole vers le ciel. Il apprend la mort de sa sœur et comprend pourquoi Dieu avait permis leur dernière rencontre. Scholastique est enterrée au Mont Cassin.
 
Benoît est pris d'une fièvre violente ; il sent qu'il va bientôt mourir. Le Jeudi Saint, 21 mars 547, il reçoit la communion et meurt en paix. Les moines l'enterrent à côté de sa sœur.
 
L'histoire de Benoît ne s'arrête pas là...
 
Les reliques de son corps sont transportées en France, à Fleury devenu Saint-Benoît-sur-Loire, où l'on peut les vénérer.
Mais surtout, Saint Benoît nous a laissé sa règle des moines. Elle est si parfaite que depuis 14 siècles, des personnes qui veulent servir l'Eglise en priant Dieu suivent ce modèle.
Des disciples de Saint Benoît, comme Saint Augustin de Cantorbéry, Saint Boniface, Sainte Odile, ont créé dans toute l'Europe des monastères bénédictins. Le Pape Paul VI, en 1964, a d'ailleurs appelé Saint Benoît "le Patron de l'Europe".
 
En France, un très grand nombre d'abbayes ont été fondées suivant les idées de Benoît : Cluny, Solesmes, La Pierre-Qui-Vire, le Bec Hellouin, Cîteaux...
Aujourd'hui encore, dans le monde entier, des moines et des moniales, par leur travail et leur prière, continuent à mettre au cœur de leur vie la devise de Saint Benoît : "Aimer d'abord Jésus".